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Lors de la séance plénière d'ouverture, les dirigeants mondiaux se sont penchés sur 18 années d'Aide pour le commerce, une initiative qui a débloqué 648 milliards d'USD d'investissements depuis 2006 afin d'aider les économies en développement à participer plus pleinement au commerce mondial. La discussion a porté sur la manière dont la communauté internationale peut aider les pays à faible revenu à tirer davantage parti des possibilités commerciales.

Dans ses remarques liminaires, la Directrice générale, Ngozi Okonjo-Iweala, a rappelé que l'OMC marquait cette année son 30^ème anniversaire, qui coïncidait avec le 80^ème anniversaire de la Conférence de Bretton Woods, qui a établi l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Réfléchissant aux changements porteurs de transformation au fil des décennies, la Directrice générale, Mme Okonjo-Iweala, a souligné les réalisations importantes en matière de commerce mondial et de développement économique.

“L'un des changements les plus remarquables depuis 1995 est que la croissance induite par le commerce a permis à plus de 1,5 milliard de personnes de sortir de l'extrême pauvreté”, a-t-elle dit. Au cours de cette période, les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire ont presque doublé leur part dans les exportations mondiales, qui est passée de 16,5% à 32,2%, tandis que le pourcentage de leurs populations vivant avec moins de 2,15 dollars EU par jour est tombé de 40% à moins de 11%.

Malgré ces progrès, le paysage commercial mondial actuel est confronté à plusieurs défis. “Nous vivons à l'heure actuelle des temps difficiles. Nous assistons à un protectionnisme croissant, au retour de la politique industrielle et à l'émergence d'un discours sur le commerce qui laisse penser que celui-ci est hostile aux populations et hostile à la planète. Nous voyons des signes de fragmentation dans les données commerciales, les pays partageant les mêmes idées commençant à faire davantage d'échanges les uns avec les autres qu'avec d'autres qui ne partagent pas tout à fait les mêmes idées,” a-t-elle dit.

“Alors même que les pays pauvres qui ont été laissés pour compte pendant la récente vague de mondialisation entendent tirer parti du système commercial multilatéral ouvert, prévisible, on leur dit que la mondialisation est terminée et que, vraisemblablement, ils devraient trouver un autre moyen de s'en sortir seuls”, a-t-elle ajouté. “L'Aide pour le commerce reste un instrument essentiel pour les aider à accomplir précisément cela.”

La Directrice générale, Mme Okonjo-Iweala, a également souligné qu'il était important de créer un environnement favorable pour permettre aux économies en développement de mettre le commerce au service de la croissance, de la création d'emplois et du développement durable. Les principales stratégies incluent le maintien de marchés mondiaux ouverts, le renforcement des initiatives en matière d'Aide pour le commerce, l'élaboration de politiques visant à soutenir le commerce vert et la réduction des risques commerciaux au moyen d'accords tels que l'Accord sur la facilitation de l'investissement pour le développement. Le texte intégral de son allocution est disponible ici.

Le Secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann, a souligné le rôle que jouent les investissements au titre de l'Aide pour le commerce dans le soutien à l'ouverture des marchés et à un système commercial international fondé sur des règles. Il a souligné l'importance du développement des infrastructures, du financement privé et de la facilitation des échanges pour mettre le commerce au service du développement et de la croissance. Il est nécessaire d'en faire davantage pour que chacun puisse bénéficier des aspects positifs du commerce mondial, a-t-il ajouté. Il a également pris note des efforts déployés par l'OCDE pour promouvoir des normes et une gouvernance d'entreprise de haut niveau en matière d'aide publique au développement.

“L'Aide pour le commerce reste un moyen efficace de créer des synergies entre les objectifs de développement économique et commercial des pays donateurs et des pays en développement. Notre dernier rapport montre qu'en 2022, les décaissements et les engagements ont atteint un niveau record de 51,1 milliards de dollars EU, soit une augmentation de 14% par rapport à 2021”, a dit le Secrétaire général de l'OCDE, M. Cormann.

La publication phare de l'OMC et de l'OCDE - “Panorama de l'Aide pour le commerce” — lancée lors de la séance d'ouverture, examine en détail les priorités des économies en développement en matière de commerce et de développement et suit le volume — et l'incidence — des financements au titre de l'Aide pour le commerce reçus des partenaires commerciaux.

Kerrie D. Symmonds, Ministre barbadien des affaires étrangères, a souligné la pertinence continue de l'Initiative Aide pour le commerce pour l'intégration des économies en développement et des pays les moins avancés dans le système commercial mondial, la réduction des coûts d'ajustement liés au commerce et le renforcement des capacités du côté de l'offre des petites économies.

Le Ministre a mentionné les progrès importants accomplis au fil des ans. Toutefois, il a souligné que les difficultés persistantes, en particulier les problèmes de capacité, restaient non résolues. Il a souligné, en particulier, le besoin crucial de mesures tangibles et efficaces, en particulier en ce qui concerne les changements climatiques.

Le Ministre Symmonds a proposé plusieurs actions clés. Premièrement, il a appelé à établir des “garde-fous” ou des cadres solides pour assurer la mise en œuvre effective de l'Aide pour le commerce. Il a souligné la nécessité de mécanismes de financement novateurs, comme l' de 2022 qui préconise un financement mixte et des investissements en matière de durabilité.

En outre, le Ministre Symmonds a souligné qu'il était important d'assurer l'entrée en vigueur de l'Accord sur les subventions à la pêche et d'achever la deuxième vague de négociations sur des dispositions additionnelles relatives à la réduction de la surcapacité et de la surpêche. Il a appelé l'attention sur un sur les subventions à la pêche distribué par plus de 30 Membres de l'OMC.

Enfin, la Commissaire européenne aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, a fait une déclaration vidéo soulignant la nécessité pressante d'une action internationale décisive pour promouvoir le développement durable dans un contexte de crises mondiales concomitantes.

“L'un des outils les plus puissants à notre disposition est le commerce”, a déclaré la Commissaire Urpilainen, soulignant le rôle de la coopération multilatérale dans la mise en place d'un système commercial mondial plus prospère et plus inclusif. Elle a souligné que l'UE et ses États membres restaient le principal fournisseur d'Aide pour le commerce, contribuant pour plus de 40% à l'aide mondiale ces dernières années.

Les initiatives de l'UE en matière d'Aide pour le commerce mettent l'accent sur le renforcement des capacités pour respecter les normes techniques, le développement des infrastructures nécessaires et la promotion de l'inclusion des femmes et des groupes vulnérables dans le commerce international, a-t-elle dit. En outre, l'UE utilise l'Aide pour le commerce pour faire face aux crises mondiales telles que la sécurité alimentaire. En réponse à la guerre en Ukraine, elle a collaboré avec les pays partenaires pour renforcer les chaînes de valeur agricoles mondiales et stimuler la production, a-t-elle ajouté.