Vanuatu
Renforcer la résilience - de la COVID-19 aux défis climatiques
L'Ambassadeur Antas Sumbue est le représentant permanent du Vanuatu auprès de l'OMC. Il décrit la sortie du Vanuatu de la catégorie des PMA et souligne la volonté du pays de relever les défis liés au climat.
L'Ambassadeur Antas Sumbue est le représentant permanent du Vanuatu auprès de l'OMC.Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la sortie du Vanuatu de la catégorie des PMA?
Je me souviens, assis dans mon bureau à Genève le 4 décembre 2020, avoir regardé la neige tomber à ma fenêtre. Les rues étaient vides. Le bureau était vide. C'était l'époque de la pandémie de COVID-19. Ce jour-là, le Vanuatu est sorti de la catégorie des PMA. J'ai senti que c'était une nouvelle ère pour le pays. Notre gouvernement était déterminé à obtenir ce reclassement malgré les difficultés que le monde connaissait à l'époque.
Comment le Vanuatu a-t-il surmonté les difficultés du reclassement?
Tout d'abord, le Vanuatu a veillé à s'approprier le processus de reclassement. Nous avons dû communiquer des informations, consulter nos partenaires de développement et parler à ceux qui avaient été reclassés avant nous.
Deuxièmement, nos partenaires de développement nous ont beaucoup aidés. Comme vous le savez, les pays ont besoin de savoir que leur situation ne va pas se dégrader après leur reclassement. Et cette assurance doit venir des partenaires de développement. Nos partenaires de développement nous ont fourni cette garantie.
Troisièmement, nous nous sommes appuyés sur des données précises et actualisées. Si nous n'avions pas eu de données, il aurait été très difficile de déterminer ce que nous allions faire ensuite. L'accès aux données est très important. Nous dépendons non seulement de nos données nationales, mais aussi des statistiques recueillies dans le monde entier.
Quels ont été les enseignements tirés?
L'une des choses que Vanuatu a remarquées, c'est le pouvoir de la communication de l'information. Nos communautés, notre société, nos entreprises, nos partenaires de développement et nos amis devaient pouvoir croire en notre capacité à faire ce qu'il fallait. L'ensemble de la communauté des Nations Unies nous a aidés à évaluer les impacts possibles.
Pourtant, d'aucuns dans notre pays avaient des doutes. Le gouvernement devait convaincre que si le Vanuatu obtenait son reclassement, c'était tout le pays qui l'obtiendrait. Nous avons donc surtout parlé des aspects positifs du reclassement et nous avons essayé de faire en sorte que tout le monde parle d'une seule voix.
Quel a été le principal défi?
Comme vous le savez, nous ne répondions pas aux critères relatifs à l'indice de vulnérabilité lorsque nous avons été reclassés. Nos vulnérabilités subsistent. En fait, en raison du changement climatique, on constate que les catastrophes naturelles se multiplient. L'intensité des cyclones, des sécheresses et des inondations augmente. Je pense que des pays comme le Vanuatu resteront vulnérables aux conditions météorologiques extrêmes et que les pays doivent atteindre les objectifs climatiques. C'est là le défi que nous devons relever.
Quelles sont les priorités actuelles de Vanuatu?
Nous avons une approche positive des questions émergentes. Le financement de la lutte contre le changement climatique, par exemple, est actuellement très insuffisant. La demande est très forte. Même dans le cadre de notre propre contribution déterminée au niveau national, nous avons des besoins de financement de plusieurs milliards de dollars. Pourtant, nous ne pouvons accéder qu'à un montant limité de financement. Le changement climatique est un défi de notre temps et nous devons le gérer.